Rafle du Vel' d'Hiv'... La puanteur ...
rideau
arrivée des juifs au velodrome d'Hiver
Poussés par ceux qui les suivent, les nouveaux arrivants, étreignant leur petite valise ou leur baluchon, avancent un peu plus, enjambent des corps, grimpent quelques mar-ches et découvrent l'affreuse perspective, cette immen-sité remplie de spectateurs figés devant le plus incroyable des spectacles : sur la piste, sur le terre-plein, des gens allon-gés campent, serrés les uns contre les autres, tandis que vers les hauteurs des tribunes le murmure de la foule se perd dans les ténèbres.
la faim et la soif au velodrome d'hiver
Le Vel d'Hiv' est plein à craquer, plein de pauvres gens qui, surveillés par 80 gardes mobiles interdisant toutes les issues, vont y passer sept abominables journées. Combien sont-ils ? Il semble que parmi les chiffres contradictoires avancés il faut retenir celui de 8 000 (et 5 000 à Drancy). Le vélodrome était plein à un point tel que les gens marchaient les uns sur les autres ; il fallait se recroqueviller pendant la nuit pour tenter de dormir sur le bois ou le ciment. L'enceinte renfermait avec certitude 4 051 enfants.
Dès la première journée, les prisonniers mesurent la profondeur de leur misère. Aucuns vivres ne leur sont distribués, il leur faut se débrouiller avec ce qu'ils ont apporté, avec ce qui peut être mangé sans cuisson. Fait plus grave encore : l'eau manque presque totalement, et aussi le lait pour les bébés. Les gorges sont devenues si sèches que, la poussière aidant, les yeux pleurent, la salive se tarit. Premier supplice qui anéantit les derniers espoirs de ceux qui pouvaient encore en conserver une par­celle.
la puanteur au velodrome d'hiver
Au fil des jours, la puanteur va croître, devenir intolérable. Aucune ouverture n'aère ce vaste hangar où vivent 8 000 personnes ; sur les tôles et les verrières du toit brûle le soleil de juillet.
Tous ces gens respirent, transpirent, font leurs besoins dans la serre étouffante. Car le stade ne possède que douze cabinets, vingt urinoirs. Nombre d'entre eux ont été condamnés parce qu'on pouvait s'évader par leurs fenêtres. Ceux qui restent seront vite engorgés, inutilisables.
Les prisonniers écoeurés se retiendront le plus possible, puis finalement devront se libérer sur place. Terrible humiliation. Au bout de sept jours, les gradins sont devenus un véritable cloaque, on patauge clans une boue infecte, l'urine s'écoule vers la piste. il monte de ce magma une pestilence effroyable.
le velodrome d'Hiver
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Les Juifs en France